09.08.19
3 MIN
A l'intérieur du projet 20% de Google

Qui n’a jamais entendu un membre de son équipe ou de sa hiérarchie dire : « oui, mais Google, eux, ils arrivent à avoir leur vendredi de libre pour faire de l’innovation… alors pourquoi pas nous ! ».

A cette question, deux choix se présentent à vous : le très lâche, mais pourtant bien vrai « et alors, on n’est pas Google » ou le plus courageux, mais un brin idéaliste « je vais y réfléchir… »

Comme on est sympa (et que l’on a de bons contacts), on va vous donner quelques billes pour argumenter votre réponse (et pourquoi pas vous aider dans vos projets d’innovation), grâce à Samson Lewin, ex-Product Marketer chez GG.

De l'intrapreunariat sous différents aspects

Le projet 20% chez Google consiste à consacrer 20% de son temps de travail à un autre projet que son activité principale. Dans l’esprit du grand public, ce temps est alloué à travailler sur des nouveaux projets ultra innovants. Même si c’est une réalité (Google Maps ou le premier casque VR de Google y sont nés), ce n’est pas toujours le cas. Ce temps peut aussi être utilisé pour rejoindre une autre équipe ou prendre des fonctions annexes.

A mon arrivée chez Google France, par exemple, je me suis greffé à la “Earth Team” : quelques Googlers qui se sont regroupés et se réunissent régulièrement pour mettre en place des projets et initiatives écologiques. Ils poussent pour mettre en place des menus veggie ou supprimer les bouteilles d’eau des “micro Kitchen”.

Maximum 10% de salariés concernés

Autre lieu commun : tous les employés doivent donner 20% de leur temps. En réalité, seulement un petit pourcentage de l’entreprise est concerné (maximum 1 personne sur 10, employés « classiques » comme Senior Executives).

Ce chiffre relativement faible aide à freiner une forme de « compétition du 20% », tout de même existante, dans laquelle chacun se sent le devoir d’avoir le meilleur projet.

Une liste de projets proposés par les Seniors

Originellement, ces 80/20 étaient entièrement à l’initiative des collaborateurs. Aujourd’hui, l’entreprise à tendance à favoriser les projets pouvant avoir un impact positif sur les résultats économiques de l’entreprise.

Pour ce faire, une liste de projets proposés par des employés Seniors est mise à disposition sur une plateforme interne. Il est ensuite possible de se greffer à des projets existants. Si l’impact business est fort, l’idée est rapidement reprise par l’équipe la plus appropriée et devient un projet à part entière.
 
Il existe encore quelques initiatives “non régulées” qui sont le fruit du travail privé de certains employés. Ces projets deviennent toutefois de plus en plus rares. C’est plutôt un moyen de laisser aux employés la possibilité d’exprimer leur créativité et leur volonté d’innovation, et donc de garder une souplesse managériale…

Eviter les 120% !

Venant tous d’équipes différentes et ayant des emplois du temps assez chargés, les projets 80/20 deviennent rapidement des projets 100/20.

Pour éviter ces cas de figure, différentes sécurités ont été aménagées. Un manager peut ainsi refuser qu’un collaborateur rejoigne un projet s’il risque de mettre en danger sa performance. La flexibilité de l’organisation, organisée en mode projets, est une autre clé de réussite, sans doute plus difficile à appliquer dans d’autres entreprises…

Il ne faut pas non plus se le cacher, les employés de Google sont peut-être plus enclins à dépasser leur temps de travail habitue. Ils ont de nombreux avantages, une cadre de travail très agréable, un management très horizontal et souple, et surtout un excellente paye ! C’est aussi à ce prix que se joue l’esprit « go-getter ».